SOCIAL
Les inspecteurs du travail... ont du travail
À l'occasion de la journée mondiale de la prévention en matière de santé et de sécurité au travail, le bilan de l'action des inspecteurs du travail peut se comparer aux moyens limités dont ils disposent. Parmi eux, Catherine Bougie veille sur quelque 30 000 salariés dans la zone de l'aéroport d'Orly.
Alors que les accidents de travail se comptent en centaines de milliers et font encore plus de 500 morts chaque année en France et que les maladies professionnelles continuent d'augmenter, les inspecteurs veillent sur quelque 18 millions de salariés.
Mais leurs moyens sont limités. Avec 2 190 agents de contrôle dont 767 inspecteurs, un agent a à lui seul la responsabilité de 8 345 salariés.
Depuis quelques années, les inspecteurs ont des quotas de contrôle : ils doivent effectuer 160 interventions par an, dont 80 contrôles sur site. Et certains s'inquiétent d'une augmentation de ces quotas.
Responsable d'un secteur comprenant l'aéroport d'Orly, en région parisienne, Catherine Bougie, précise que 80 à 85 % de ses contrôles sont inopinés. « Il est très rare que je prévienne », confie cette brune avenante, inspectrice depuis 1988.
Passionnée par son métier, elle juge crucial pour les salariés d'avoir « un corps de contrôle comme nous pour rétablir l'égalité ». Elle indique que l'inspectrice a la responsabilité des entreprises de plus de 50 salariés, tandis qu'une contrôleuse s'occupe des plus petites, dans un secteur comprenant les aérogares, mais aussi hôtels, loueurs de véhicules, etc.
Exemple d'une intervention : Catherine Bougie s'est récemment rendue dans une entreprise chargée de la sécurité des pistes au coeur de l'aéroport. Au cours d'une précédente visite en octobre, elle a constaté plusieurs motifs d'insatisfaction, notamment un problème lié à la fumée des pots d'échappement des camions, potentiellement néfaste pour les salariés.
Risques du métier
Ce jour-là, Mme Bougie n'est toujours pas satisfaite par le système d'évacuation des fumées. S'ensuivra une mise en demeure pour les fumées. Toutes les inspections ne se déroulent pas dans un climat serein, 80 agents ayant demandé en 2009 à bénéficier d'un dispositif de protection, suites à des menaces ou violences.
Le meurtre de deux inspecteurs en septembre 2004 par un agriculteur de la Dordogne avait été un choc pour cette profession.
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source: vdn du 28 avril 2011